Perdre contre l’Angleterre…

Voir perdre le Quinze de France, c’est toujours pénible. Le voir perdre en jouant à l’envers, c’est rageant. Mais le voir perdre en jouant à l’envers contre… l’Angleterre, c’est un supplice. Comme si nos amis, les plus perfides du monde et sans doute de l’univers, immolaient encore une fois Jeanne d’Arc. Le truc insupportable, à vous rendre stupide d’inimitié, de haine baveuse…

Mais non, allez, pas d’anglophobie primaire, les Bleus ne m’énervent pas en ce moment, ils font ce qu’ils peuvent après tout. Non, ils m’irritent comme dirait l’autre. Ils m’avaient laissé le 16 octobre dernier dans un état de lévitation somme toute très agréable. La défaite devant la Nouvelle-Zélande en finale de la Coupe du monde avait été si belle, si réconfortante, si « gagnante » en langage sportivo-franchouillard, que l’avenir paraissait radieux.

Presque six mois plus tard, tout est déjà remis en question. Le coup de balancier habituel, éternel… Comme si le retour du bout du monde et de l’autre hémisphère avait exactement inversé l’état d’esprit. Et que les têtes s’étaient retournées. Ce Tournoi des Six Nations 2012 est presque passé que certains petits malins en appelleraient au retour de… Marc Lièvremont !

Car avec Philippe Saint-André, je l’avoue, on attendait l’amélioration finale, le truc ultime, le chaînon manquant, qui ferait des géniaux mais pubères « sales gosses », des sages du jeu, des Socrate de l’ovalie. Puisque ces derniers temps on les élevait même, nos vice-champions du monde, dans cette atmosphère enivrante, intronisés par la média-sphère (audiences télé désormais supérieures aux Bleus du football), au rang de nouveaux héros du sport français. Et le Tournoi n’était qu’une formalité pour les Dusautoir‘s boys…

Le XV de France est condamné à perpétuité…

Mais l’Albion passe souvent sur notre chemin. Elle est par définition perfide et, par cet infâme hasard de la géographie et pour notre infortune, se trouve à distance permanente de chez nous d’à peine un grand drop. Pas malheureusement celui de François Trinh-Duc, le maudit du coup de pied de la dernière chance qui, un semestre après avoir manqué la pénalité du triomphe à Auckland, a échoué dans sa tentative de drop (trop courte) de la dernière seconde ce dimanche au Stade de France (22-24, score final) face aux ignobles rosbifs… Ce qui n’aurait pas, dans le fond, changé grand-chose pour être parfaitement honnête étant donné la physionomie du match, sauf de satisfaire à cette primaire et grotesque anglophobie…

Donc, l’Histoire, nul besoin de le répéter, n’est qu’un éternel recommencement. Il faudra jusqu’à la fin des temps faire, défaire et reconstruire le Quinze de France. Et battre, puis s’incliner et puis, surtout avec une application sans faille, écrabouiller celui du Quinze de la Rose… Harassant. Mais au moins avec un but, un vrai, qui passe entre les poteaux.

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