« Anus Horribilis » pour Mourad Boudjellal ?

On avait déjà entendu pas mal de petites phrases empreintes de charme et de délicatesse dans la bouche de nos sportifs et dirigeants. Mourad Boudjellal, le président du Rugby Club Toulonnais et adepte inconditionnel de la langue usitée dans les salles de garde, a incontestablement fait monter le curseur d’un cran en commentant à chaud les décisions de l’arbitre ayant officié lors du match de son équipe à Clermont.

« Ce qui est toujours chiant, c’est qu’à un moment donné, les arbitres font toujours pencher la balance, j’ai connu ma première sodomie arbitrale en demi-finale contre Clermont. Ce soir, je viens d’en connaitre une seconde. Je n’aime pas ça. On pourra revoir les images non pas sur YouTube mais sur YouPorn. Ça ne me plaît pas trop ce genre de choses. Clermont n’a pas besoin de cela, c’est sûrement la plus belle équipe française. Ils nous sont supérieurs, on le sait très bien. Mais on avait besoin d’un peu d’équité pour, de temps en temps, réussir un exploit. »

Un bouillon verbal qui devrait lui valoir assez rapidement quelques ennuis. Des autorités sportives d’abord qui plaisantent de moins en moins avec ce genre de débordement, à l’instar d’un Sébastien Chabal, futur Toulonnais d’ailleurs, et qui s’était vu suspendre par la LNR, après avoir « seulement » affirmé dans son autobiographie que les arbitres du Top 14 étaient « nuls« . Mais au rayon des pures grossièretés, bien grasses et à l’inventivité de supporter aviné, un autre président, en football cette fois, Louis Nicollin, s’était hissé à un niveau assez similaire il y a quelques mois en s’écriant très élégamment après un match de son équipe de Montpellier : «Pedretti a tout commandé sur le terrain, mais celui-là, quand il viendra à Montpellier, on va s’en occuper. Ce type est une petite tarlouze!»

Boudjellal encore plus affreux que Loulou…

L’affreux Loulou, coutumier des sorties les plus affligeantes, avait écopé pour le coup de quatre mois de suspension de fonction officielle (de présidence), dont deux avec sursis, sanction à l’efficacité aussi puissante qu’un pipi dans un violon… Le sémillant dirigeant s’était ensuite dédouané à bon compte et à sa manière et auprès du public (là, c’était à ses yeux un geste important) en s’invitant dans une pub contre… l’homophobie, en insistant finement sur le fait qu’être homophobe revenait à être une… petite tarlouse…

Pour Boudjellal, l’affaire me semble plus mal barrée. Le patron du RCT et des juteuses éditions Soleil (bande dessinée), très remonté cet an dernier contre tout y compris sa propre équipe, a réussi le tour de force dans sa harangue de mêler l’insulte personnelle à l’homophobie larvée, à l’arbitrophobie et à la grossièreté… Il ne devrait pas tarder à recevoir des nouvelles de la Ligue, de Têtu, des tribunaux et pourquoi pas de Nicollin, vraisemblablement ravi de lui proposer… l’érection d’une association pour le beau langage.

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