Affligeant. Ironique ou pas, proclamer que « la meilleure attitude à adopter est d’accepter le dopage » est purement et simplement affligeant. Monsieur Yannick Noah, vous avez manqué une bonne occasion de vous taire, ou plus exactement d’écrire quelque chose d’intelligent dans votre tribune du journal Le Monde.
Le plus bête, c’est que le lièvre soulevé dans la plus grande partie de ce billet n’était pas frappé du coin de l’aberration. S’attaquer courageusement aux performances extraordinaires – au sens littéral du terme – du sport espagnol depuis des années me paraissait tout à fait fondé. Je l’ai souvent dénoncé, comme vous, et notamment en ce qui concerne le cyclisme où quantité de personnages (Fuentes, Saiz…) plus que douteux voire maléfiques, l’ont clairement (si j’ose dire) inondé de leurs saloperies, et en ont été condamnés. Sur ce chapitre de vos accusations, entièrement d’accord, même si certains vous raillent en continuant à affirmer la « propreté » de la majorité des athlètes. David Douillet a réagi en vous fusillant avec cet argument qui ne résout rien de l’essentiel du problème. J’aurais en revanche compris qu’il vous fustige sur votre conclusion.
Noah veut décréter la normalisation du dopage : « Magique » !
Très bien de faire la peau aux gangsters. Moins de conclure en légalisant le crime. C’est même idiot. Je ne comprendrai jamais ce concept de légalisation de la merde, ou de ce que vous appelez la « potion magique »… C’est idiot et de plus insensé. Vous allez conseiller, donc, à tous les jeunes sportifs, de se préparer à l’EPO avant leurs matches, courses ou sauts. Sérieusement ? Vous auriez préparé Forget et Leconte pour la finale de Coupe Davis 1991 à base de transfusions sanguines ? Vous voulez faire avaler aux apprentis de l’effort des pilules qui ont pour conséquences de déclencher des thromboses, des problèmes cardiaques, de la toxico-dépendance, des dépressions, des hépatites, des cancers… Allez voir ce que font comme bien ces « médicaments », ces potions magiques, comme vous dites…
Yannick Noah, vous êtes encore l’un des personnages publics préférés des Français. On va vous demander de nous le confirmer. Plus que jamais…
LA PAELLA MAGIQUE
(sans muscles édifiants et moules lénifiantes, pas de clameurs créatives de dieux du stade)
La personnalité-la-mieux-aimée-des-Français, titre-concept, tiré du cerveau, en forme de bibi culturel, d’une sorte d’opiomanes de type nouveau et porteurs de colifichets éthiques, mixité, vivre-ensemble, égalité des chances, nécessaires au blindage de l’indécence de la Rente bouffie d’arrogance, exhibée en Vierge-du-bon-secours, a commencé à mal tourner. Elle crache de la mauvaise herbe dans la soupe française la plus populaire: le sport! Bienvenue chez les faux-culs. À cheval, sur le podium de l’avenir, ils chantent cet hymne folklorique: la gomme de choix, mais pas de langue alternative! Comment est-ce possible, pareille horreur crashante?
En effet, cet individu-là adoré, sans preuves et plein de reproches, a jeté du poil à gigoter, dans le lit de l’amour douillet à la française, qui, lui, croit en lui, d’abord, et croit que plus le capital croît, plus c’est mieux. Ce plus-mieux très-sérieux, l’amour douillet, à qui le ciel a mis le feu, fait féroce, le recrache instantanément en franco-espagnol, meuglant qu’il peut faire mieux que l’or: être en or! En ordre de combat, dans l’arène imaginaire de tous les dangers publics proclamés. Jugulons-le! Jugulons-les! L’or patriotique est en danger!
Cette méthode est exemplaire. Son besoin d’exemples ne tarit pas. Par exemple, un champion cycliste qui vomit dans la soupe tous les bons produits de la chimie la plus performante, devient une pédale! Une partie honteuse d’un tout insoupçonnable, qui se vante par ailleurs d’avoir un effet dopant sur la vie ordinaire. Sans lui, tout le monde resquille, roupille, la quille, bordel! Ce dopage surréaliste pour veaux nombreux est selon le principe ultra-simple qui vire mal est viré. Si maintenant, autre exemple, quand bien même sur le tard, et pour des raisons qui n’ont pas à être exposées ici, un ancien tennisman propose, au regard d’une concurrence qu’il juge olé, olé, le philtre d’amour, compétitif, pour tous, forcément, outre con comme une vache espagnole, c’est un type à la noix! Soyons plus ambitieux! Disons même plus et mieux! Cette proposition est parfaitement logique, car c’est la société toute entière qui est à la noix!
(lire la suite sur 1847.overblog.com)
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