Droits télé, vive le décodeur… polonais

J’aime les obstiné(e)s. Karen Murphy en est une. Les vapeurs de bière de son pub, le bien nommé « Bleu Blanc Rouge » (Blue White and Red) situé à Portsmouth, lui sont-elles montées à la tête un beau jour de 2004 pour qu’elle décide de dire stop ? Stop au racket de BskyB qui lui facturait des sommes exorbitantes contre la retransmission de matches du Championnat anglais qu’elle offrait sur grand écran à ses braves clients ravis de s’arsouiller devant les matches de Manchester United, Arsenal ou Chelsea. S’est-elle grisée au point de faire alors appel à un opérateur grec qui lui proposait un prix environ dix fois moins cher ?

Non, cette bonne patronne a semble-t-il les formes aussi généreuses que la tête près de son (big) bonnet. Et le sens de l’histoire. A elle seule, elle vient, hier, comme Jean-Marc Bosman en 1995, de jeter un beau pavé dans la mare des droits du sport. Vous savez, ces droits qui sont devenus le sujet principal de préoccupation des édiles du sport mondial, qui ne pensent plus qu’à leurs exclusivités ou à leurs parts de marchés et qui se foutent du Tonga, du téléspectateur tondu et des emmerdeurs de mon genre.

Mais Karen en s’adressant, en citoyenne européenne, à sa Cour de Justice pour faire valoir son simple droit à ne pas subir l’iniquité, a gagné son combat. L’arrêt « Murphy » comme on l’a déjà dénommé, et qui récuse officiellement l’exclusivité absolue de la diffusion de matches sur un territoire de l’UE, va donc tout remettre en cause. Oh, pas en cinq minutes, les avocats de tous les diffuseurs vont se mettre en branle pour chercher la petite bête. Mais, à plus long terme, le bien est fait.

La Ligue 1 avec un décodeur polonais…

En résumé, vous comme moi, et grâce à la persévérance de Karen, pourrons bientôt nous abonner à un détenteur de droits… polonais de la Ligue 1 française pour suivre le Paris-SG, Marseille ou Lyon dans leurs fabuleux duels hexagonaux… Si, bien sûr, un grain de sable sorti du cerveau d’un artiste de l’argutie juridique ne vient pas enrayer le processus. Et si, naturellement, le tarif est plus attractif que ceux de Canal +, Foot + ou l’inénarrable Cfoot, la chaîne de la LNF. Ce qui ne devrait pas être bien compliqué vu les sommes scandaleuses que l’on nous soustrait depuis des années sans que l’on ne puisse réagir puisque la concurrence n’existait pas. En cochons de payants, il fallait payer ou s’abstenir. Il fallait payer et ne pas choisir. Il fallait payer ou se taire.

Thank you Karen.

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