Leurs épouses et compagnes (WAGS: Wifes and Girlfriends, comme les appellent les Anglais) les ont rejoints ce jeudi. Les joueurs du XV de France ne les avaient plus vues en chair et en os depuis près d’un mois. Quelle joie. Côté anglais, même chose, mais pour l’un d’entre eux, Mike Tindall, il pourrait y avoir davantage de contact verbal que physique à l’occasion des retrouvailles entre les deux jeunes mariés. Tindall pourrait même être confronté à un sérieux déblayage en ruck avec sa nouvelle épouse, la princesse Zara Philips, dont il avait manifestement oublié dans une boite de nuit néo-zélandaise l’autre jour qu’elle lui avait récemment passé une bague au doigt…
Et puisque l’on parle de ces dames et demoiselles, il faut bien souligner l’importance qu’elles revêtent dans un jeu si souvent taxé de « gentlemen » et, par une incidence assez cavalière, qualifié comme « pas un sport de gonzesses »… Référence, références ! Les rugbymen, même s’ils ont tendance avec les années à coller à une époque de plus en plus doucereuse, asexuée, bref en phase avec le respect des différences et la non-violence, se sentent quand même poussés, par atavisme, à mettre en avant leur pleine virilité. On peut poser pour des calendriers en petite tenue, les fesses dépoilées à tous les sens du terme, le regard amoureux voire libidineux, et en même temps appeler aux bons vieux sentiments de l’homme, le vrai, le tatoué.
Papé ne fait pas dans la dentelle !
Dans le journal L’Equipe de ce jeudi et une interview accordée à l’excellent Richard Escot, Pascal Papé a rappelé quelques définitions de base pour le bon fonctionnement de son sport et surtout de son efficacité. Bien loin d’un certain romantisme féminin, mais en tout cas celles qu’il voudrait que personne n’oublie, surtout pas ses adversaires de samedi à l’Eden Park, les All Blacks. Le deuxième-ligne du Stade Français n’a pas osé remettre à l’honneur les ingrédients fameux du rugby de papa, vous savez ces anciennes techniques empruntées à l’Inquisition, comme le coup de la fourchette dans l’oeil ou l’étranglement de la glotte, mais pas loin…
Le Papé a néanmoins confirmé que c’était dans les vieux pots que l’on concoctait les meilleures recettes. Voici celle qu’il recommande pour un bon « nettoyage », vous savez ce qui est nécessaire pour ressortir des ballons dits « propres » : « Tu vises le premier adversaire qui arrive derrière un plaquage… tu arrives avec le plus d’élan possible, et tu l’éjectes d’un coup d’épaule. Tu vises les cotes ou la tête. Il faut lui faire comprendre qu’il n’a rien à faire là… » ! Bon, le ton est donné à quarante-huit heures d’un France-Nouvelle Zélande que nos amis kiwis ont lancé par une bonne et bien pourrie campagne de presse des familles et dont j’ai parlé hier.
Du viril, certes, mais du sein sain… et du Dusautoir pour ces dames !
Pas un match de gonzesses, donc… Pardonnez-moi encore du terme, Mesdames, je vous en prie. Je ne fais qu’emprunter le terme à toute les générations de malotrus, de goujats et sexistes réunis qui l’ont employé sans savoir le mal qu’ils occasionnaient. D’ailleurs, les hommes ont leurs principes, comme disait un vieux phallocrate, et les femmes ont leurs règles, les leurs y compris pour le rugby (la preuve…). Pas « de » gonzesses, redis-je, mais peut-être un match « pour » gonzesses. Eh oui, l’époque veut que ces dames n’aient aucune rancune envers ces tripoteurs machistes de ballon. Elles en redemandent plutôt, du muscle, du pectoral, du tatouage, de la testostérone délicate… Sonny Bill Williams a fait chavirer de désir lors du match d’ouverture de ce Mondial toutes les collégiennes et ménagères du pays en arrachant une de ses manches de maillot puis en l’ôtant en faisant admirer son torse imberbe et admirable de reliefs musculaires.
Dans les rangs tricolores, les Françaises pourraient aussi samedi matin à l’heure de leur réveil maquillant se détourner du jeu en lui-même pour ne s’intéresser qu’aux aspects corporels de leurs mâles sportifs. Thierry Dusautoir vient d’être sacré deuxième « plus beau mec » de ce Mondial, juste derrière le Gallois Mike Phillips, mais devant quelques chéris attitrés des fans néo-zélandaises, Sonny Bill Williams ou Richie McCaw, ou même Dan Carter, l’étonnant absent de ce classement il est vrai aussi objectif qu’un billet de blog…