Tony Parker peut-il devenir le Zidane du basket ?

Il est comme Zizou, un peu tout à la fois. Intense et lunaire, Français issu de la diversité, fou sans folie au visage de peintre vénitien. Tony Parker est un artiste dont les oeuvres n’ont pas encore été exposées dans son propre pays. C’est le lot des sportifs de l’époque, mercenaires ou produits, vendus aux quatre coins du globe aux plus riches collectionneurs.

Mais pour la première fois en dix ans d’une fabuleuse carrière de club, le meneur des San Antonio Spurs fait le bonheur de sa sélection nationale. On n’osait plus y rêver. L’équipe de France est peut-être pourtant en train de toucher un but qui lui a été jusque-là inaccessible. Une victoire en finale de Championnat d’Europe, événement dont elle a été éternellement privée, comme par une sorte de malédiction, d’accumulations insensées de sortilèges fatals. D’ailleurs, le même Parker avait lui-même vécu avec les Bleus ces soirées infernales où les paniers paraissaient maudits, où les ballons fuyaient toujours le cercle, en sortaient inéluctablement dans les derniers instants…

Comme aux Bleus de Zidane, il reste le temps d’une soirée d’été à ceux de Parker pour infléchir le destin…

Dans l’improbable Lituanie, Parker avait décidé que la nuit devait enfin être chassée, que les ombres laisseraient place à la lumière. En huit matches, sept plus précisément puisqu’on lui avait permis de reposer ses pauvres jambes contre l’Espagne au deuxième tour, et jusqu’à la sirène de cette demi-finale gagnée contre l’énorme Russie, Tony Parker a porté la France sur ses épaules, tel un Atlas des parquets. Mais, pour soulever le monde (ou l’Europe), disait le poète, il faut tout de même un levier à la disposition des mains de l’Hercule. Un outil en plusieurs pièces, pour une fois merveilleusement agencées, Nicolas Batum, Boris Diaw, Nando de Colo, Joakim Noah, Ali Traoré, Charles Kahudi ou Florent Pietrus, sans oublier le modeste mais fieffé et entêté entraîneur, Vincent Collet.

Il reste, dimanche à partir de 19h30, un match à la bande à Parker pour se hisser au sommet de sa discipline. Comme la bande à Zidane de 1998, il lui reste le temps d’une soirée d’été pour infléchir le destin, le forcer, le tordre et en faire un beau moment d’Histoire. Comme les Bleus de Zidane qui défièrent le Brésil de Ronaldo, l’adversaire est un autre géant, l’Espagne de Pau Gasol. Tony, as-tu du coeur ?

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