En ce début d’année 2011, l’actualité du sport est déjà riche, très riche. Du foot, du hand, du rugby, du tennis, du basket… Et quand ça chauffe sur les terrains, ça brûle souvent dans les gosiers et on se dégourdit volontiers la voix. Pas toujours pour grand chose d’ailleurs. Ou plutôt, et souvent, pour se faire un petit peu remarquer. Ça ne mange pas de pain et ça fait même mousser.
A une époque où le parler remplace l’agir, c’est toujours ça de pris.Dernier en date des beaux parleurs, Cristiano Ronaldo, qui ne manque pas d’air dans ses pectoraux bien musclés. Le Portugais fait savoir dans Marca qu’il n’est pas content. Au Real, il n’y aurait selon lui plus assez d’attaquants. Tout ça parce que son club n’a pas gagné pour la première fois depuis des lustres le week-end dernier (1-1 à Almeria) et que Higuain a un disque qui ne tourne plus rond (hernie). Je me gausse. Et Benzema, c’est qui, c’est quoi ? Et lui, Cristiano, c’est qui ? Et Kaka ? Ils seraient pas un peu attaquants ces trois-là ? Il joue de surcroît les perroquets le bellâtre. Son entraîneur, José Mourinho, avait proféré la veille le même genre de plainte. Non mais, quelles chialeuses de luxe ces divas ! A elles deux, vingt-six millions d’euros par an en salaires ! Si ils veulent du renfort, ils n’ont qu’à demander à leur président de baisser un peu leurs émoluments…
Gonflé aussi, Lance Armstrong. On le savait déjà, à tous les sens du terme. Mais avant de prendre définitivement sa retraite (il aurait mieux fait de la prendre il y a dix ans…), le septuple vainqueur du Tour annonce à la face du monde en guise d’auto-compliment qu’il a révolutionné le cyclisme et notamment « les méthodes d’entraînement et la préparation des courses »… Là, je ne me gausse plus, je reste assis, les bras ballants, la gueule ouverte, sans voix… Révolution, certainement, mais pas sportive. C’est son sang qui a fait le plus de révolutions dans l’histoire du sport…
Le plus gonflé, à un sens encore différent, corporel celui-là, c’est sans doute ce vieux Louis Nicollin. Toujours pas à un effet de langage près, l’Obélix de l’Hérault vient de réaliser l’une de ses plus belles prouesses verbales, et dieu sait que son palmarès dans le genre est fourni ! L’ami se dit en quelque sorte nostalgique de l’époque de Tapie et de Bez. Exactement comme l’on pourrait regretter l’ère d’Al Capone. Loulou affirme sans rire que les deux croquenots animaient l’ambiance des années 80. « On rigolait bien avec eux ». C’est sûr qu’à eux deux, Nanar et Claude ont bien fait rire leurs trésoriers, leurs banquiers ou leurs fournisseurs. Avec leurs bonnes blagues, tout ce beau monde a fini, ou presque, au ballon, et pas le rond…